Je salive, tu salives, il salive,... Euh, passons !

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Anthélima, Quartier des Gourmets,

Le soleil à son zénith chauffait chaleureusement le doux visage de Tiky Jonaris, cela faisait quelques heures qu'il restait immobile à observer l'agitation coutumière des lieux. L'un des endroits les plus sûrs lorsque vous êtes recherchés est d'être là où l'on ne vous attends pas et là en occurrence c'était être à deux pas du Poste de Police de la capitale. Assis dans un coin de cette Grande Place, Tiky Jonaris faisait, ce qu'on peut définir comme se tourner les pouces en attendant qu'il neige. Enfin passons, le soleil arrivait à son zénith et il n'avait rien mangé depuis hier au soir, on peut entendre son estomac grognait d'insatisfaction et dire, "J'ai la dalle !". Que faire ? C'est ainsi que notre pirate se leva pour aller se balader dans ce fameux quartier, le Quartier des Gourmets.

Imaginez donc une rue si longue, avec exclusivement des restaurants, c'est le rêve n'est-ce pas ? C'est à vous faire saliver sous pression ! Les menus tous uniques par leurs menus du jour, leurs spécialités offraient une myriade de choix à vous en faire tourner la tête, plus rapidement que de l'alcool pure. Tiky s'arrêta devant l'un deux, qui se nommait "L'Oie et le Gril"¹ et avec un panneau qui donnait la spécialité de la maison qui était du "gigot de sanglier à l'ail, flambé, servi avec des tomates farcies et de gris oignons rôties."¹
Séduit par ce que lui réservait s'il rentrait dans ce merveilleux restaurent, Tiky posa un pied dans l'entrée, puis pris d'une soudaine pensée, se saisit de sa bourse pour y jeter un coup d'oeil et une mouche en sortit en vrombissant nerveusement. Il ne put que pousser un soupir et retourner, le ventre vide, sur le sol de la rue. Voulant se remplir la panse malgré qu'il était sans sous, Tiky observa les alentours et remarqua une jolie fille aux cheveux d'un rouge semblable au sien, qui devait faire du lèche-vitrine, elle lui tournait le dos, devant une pâtisserie. Son choix fait, Tiky s'approcha discrètement et doucement pour s'arrêter à ses côtés, comme si de rien n'était, puis simula de regarder quelques pâtisseries par-ci, par là même s'il en aurait bien mangé une ou deux. Usant de son charme habituelle, adressa la parole à cette belle jeune fille.
"C'est un jour à se nourrir de pâtisseries goulûment, non ?"

¹ : Tiré du livre La Moïra de Henri Loevenbruck.

[ HRP : Désolé pour les fautes d'orthographe ^^' ]

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Il fallait dire que j’avais réussi à obtenir une journée de repos sans trop de mal pour profiter de cette agréable journée qui s’annonçait sous des conditions les plus favorables, je pris la décision de me promener dans le quartier des gourmets. Bien évidemment, un tel choix était réfléchit à l’avance, j’y allais pour déguster quelques pâtisserie qui m’avaient manqués. Il faisait chaud, et la journée promettait d’être des plus ensoleillé. Et malgré cette canicule, les rues d’Anthélima étaient particulièrement bondées, à croire que tous les habitants se donnaient rendez-vous le jour où j’étais libre. Je traversais tant bien que mal la grande place afin de pouvoir me rendre au quartier des grands gourmands et gourmandes. A peine m’étais-je engagée dans la longue avenue que l’odeur des mets finement préparés me bousculaient de sensations. Je pris une grande inspiration avant de continuer mon chemin, et m’arrêtant à chaque vitrine pour regarder ce qu’on y proposait. Il fallait dire que les plats proposés étaient différent de ceux que je consommais lors des réceptions ; ils dégageaient quelques choses de plus dont je ne saurais vraiment décrire proprement.

Je jetais des coups d’œil rapides sur certains restaurants dont je connaissais les spécialités par fautes d’y être allé souvent avec des amis aussi bien qu’avec des collègues. Et pourtant, je m’arrêtais devant une pâtisserie qui venait d’ouvrir récemment car je ne l’avais jamais vue auparavant. La curiosité me saissit et je regardais les petites pâtisseries que proposaient cette dernière. Il y avait une diversité étonnante de gourmandises, de plus les couleurs étaient bien choisi, l’assemblage de certaine couleur ne faisait qu’attirer davantage l’attention. On voyait que l’originalité ne manquait point dans cette nouvelle boutique prometteuse. J’hésitais à entrer et à acheter quelques une de ces merveilles, mais l’heure n’était pas au grignotage, il me fallait trouver un restaurant. Divisée entre deux choix, je n’entendis point arriver le jeune homme qui m’aborda de la façon la plus simple. Je le regardais en esquissant un sourire ; je remarquais alors sa chevelure semblable à la mienne mais une autre chose attira mon attention, le chant timide de son ventre. Il avait faim, et devais sans doute être à cours de Myrs sans quoi il se serrait jeter au comptoir pour acheter quelque chose.

« Je partage le même avis, mais si c’est le jour, ce n’est point l’heure idéale. »

Déclarai-je alors à l’inconnu d’une voix tout à fait aimable avant de le quitter pour entrer dans la pâtisserie où l’on m’y accueillit chaleureusement. Mon plus gros défaut est certainement ma gentillesse, je pouvais m’y empêcher, c’était bien plus fort que moi. On me le reprochait souvent mais je ne pouvais m’y empêcher, cela m’était impossible à ignorer cette envie d’aider les autres. Lorsque je sortis de la pâtisserie, je saisis alors délicatement entre mes doigts après avoir enlevé mon gant, un donut et le lui tendis.

« Tenez. » murmurai-je en penchant légèrement la tête.

Trop tard, je me promis que la prochaine fois je saurai m’abstenir, du moins j’essayerai. Je n’agissais point par pitié, c’est juste que ce genre de chose j’aurai voulut que quelqu’un aussi me le fasse lorsque j’en avais besoin.

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« Je partage le même avis, mais si c’est le jour, ce n’est point l’heure idéale. »

Qu'importe que ce soit jour ou nuit, lorsque l'on a faim, on doit manger. Qu'importe que ce soit délice ou répugnance, lorsque l'on a faim, on doit manger. Tiky ne pensait pas comme cette aimable inconnue qui ne lui avait pas laissé le temps d'ajouter quoi que ce soit en entrant dans pâtisserie. Il l'observa acheter quelque chose, mais sans voir quoi. La vitre était net et sans saleté, mais le soleil reflétait sur le verre l'éblouissait l'empêchant de voir correctement, seul le rouge de ses cheveux se distinguait.
Ressorti, elle enleva ses gants d'une lenteur presque exagérée pour lui tendre un donut à l'apparence succulente qui réveilla bruyamment son estomac qui criait famine depuis déjà fort longtemps...

« Tenez. »

Tiky n'eut pas le besoin de tendre ni doigts, ni mains, ni bras pour que le donut se retrouve dans sa paume. Un murmure et une belle petite tête penchée suffire pour que l'enchantement soit. A cet instant-là, le jeune pirate ne s'attendait à rien de bien extraordinaire, mais là cela sortait tout droit de l'un de ses rêves les plus fous ! Il en apprécia tout de suite une première bouchée, puis attendit avant de continuer pour formuler un remerciement aurpès d'elle, il lui devait bien ça...

"Merci infiniment jeune demoiselle, votre gentillesse me prends à revers ! Vous seriez une bonne sentinelle, à faire ce qu'on ne croit pas qu'ils feront !", ricanna-t-il gentiment.

Étant encore lui même qu'il sache, Tiky ne résista pas à l'envie de séparer un morceau du donut encore intacte pour le lui proposer gentiment.

"Tu en veux un bout ?", lui dit-il.

Le tutoiement avait été aussi naturel que de saluer un ami pour la première fois de la journée, habitué à tutoyer tous le monde à Eprona, Tiky n'allait pas se changer maintenant pour les beaux yeux d'une inconnue ! Surtout pas ! Un détail le dérangea dans ce qu'il venait de penser, que pouvait donc ce titillement qu'avait son esprit devant un mot ? Ah, oui... Maintenant Tiky en était sûr, c'était le mot "inconnue" qui l'avait dérangé, qui pouvait donc bien être cette personne ? Elle pourrait être n'importe quoi ? Elle parlait bien avec un imminent pirate ! Tiky se rappela des avertissements de son frère par rapport à la capitale, toujours faire attention à son derrière ! Mais, même si son sixième sens lui indiquait un danger, Tiky ne voyait vraiment rien...

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« Merci infiniment jeune demoiselle, votre gentillesse me prends à revers ! Vous seriez une bonne sentinelle, à faire ce qu’on ne croit pas qu’ils font »

Je ne pus m’empêcher de rire aussi, un rire portant un léger soupçon de gêne et d’amusement. Il piqua alors ma curiosité, même si c’était l’opinion d’un seul homme, je me demandais comment ce dernier les voyait, eux, les sentinelles. Ce n’était pas l’opinion publique qui m’importait le plus, juste savoir, à quoi servent les sentinelles finalement ?

« Tu en veux un bout ? »

J’esquissai un sourire de nouveau amusé, il était fort sympathique pour un inconnu rencontré devant une pâtisserie. Il me tutoyait, après tout, aujourd’hui j’étais mademoiselle tout le monde, une simple habitante de la ville qui se trouvait dans le quartier des gourmets pour se remplir la panse et qui avait rencontré par hasard un jeune homme fort agréable. Et pour couronné le tout, le temps était ensoleillée, tout portait à croire que la journée serait aussi délicieuse que ces donuts.

« Non, tu peux le manger, on n’en a encore plein en réserve, je pense que j’ai été un peu trop gourmande sur la quantité, j’aurai fort besoin de ton aide ! » déclarai-je en montrant le paquet qui protégeait soigneusement les donuts du soleil vicieux qui n’attendait qu’une chose, les faire fondre. J’aurai pu accepter par politesse mais devant les nombreux donuts qui attendaient à être mangé…

« A moins qu’une sentinelle se dévoue à m’aider… Dans ce cas, il me faudra attendre longtemps ! » Ajoutai-je en grimaçant à la fin, avant de rire. À mon tour je proposais au jeune homme.

« En veux-tu un autre … ? » demandai-je en prenant délicatement une pâtisserie du bout des doigts

Comment se nommait-il déjà ? Aucun nom percuta mon esprit, mes manières étaient grotesques et laissaient à désirer. Néanmoins, je ne pouvais point me présenter, ma main droite était prise par le paquet de donuts rangé au fond d’un sac en carton que je tenais contre moi, et mon autre main avait un donut. Amicalement j’insistais, une fois ma main droite libérée, je frottai légèrement les doigts entre eux afin d’enlever le sucre, avant d’ajouter joyeusement à mon « camarade de table ».

« Moi c’est Tsukushi, et si je peux me permettre, tu es ? »

Les présentations étaient si simples ici contrairement à là-haut, dans ce monde qui regardait de haut les gens du peuple. On se présentait aux autres seulement lorsqu’on attendait d’eux quelque chose. Les présentations n’étaient qu’une façade, car on savait toujours tout de l’autre, sa famille, son éducation, sa richesse… Et entre chaque mot on ajoutait des ornements de phrase inutile soi-disant pour « enrichir la conversation » d’après ma mère. Et ces simples mots chargés de banalités aurait été traduit de telle façon que cela aurait donné « Excusez moi de mon impolitesse, quelle sotte fais-je ! Je m’appelle Tsukushi, Tsukushi Fujita. Et si mon impolitesse ne vous gêne point, puis-je me permettre de vous demander à qui ai-je l’honneur, pour connaître le nom de celui qui subit mes grotesques manières ? ». J’enviais la simplicité des gens de ce cette petite classe que regardait de haut ces hypocrites –dont j’en faisais malheureusement partie par le sang et par certain de mes devoirs-, les fréquenter et vivre comme eux était comme « marcher sur les traces » d’une personne qui m’était chère et qui est peut-être passé par ici qui sait…

Point d’illusion, je tendis ma main vers le jeune homme, une main qui se voulait amicale accompagné d’un sourire sur un visage légèrement incliné vers la droite.

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« Non, tu peux le manger, on n’en a encore plein en réserve, je pense que j’ai été un peu trop gourmande sur la quantité, j’aurai fort besoin de ton aide ! »

Hum ! Alors si en plus, une jeune demoiselle en détresse lui demande de l'aide, Tiky ne peut se refuser à combler ses désirs ! Il prit une grande bouchée, un délice, la crème du donut le faisait frissonner de bonheur... Il aurait bien voulu la remercier ou dire une tout autre banalité, mais le faire la bouche pleine n'aurait pas été très raffiné... Il ne faudrait tout de même choquer une demoiselle !

« A moins qu’une sentinelle se dévoue à m’aider… Dans ce cas, il me faudra attendre longtemps ! »

Comment ? Une sentinelle ?! Tiky grimaça tout comme elle, mais non pour la même raison et il manqua de s'étoufer avec le reste du donut qui traînait encore dans sa bouche... Cette belle demoiselle rencontrait sous le soleil de midi serait donc une des ces sentinelles ?! Wahou ! Quelle chanceux ! Tiky ne pouvait dire combien d'âmes peuplaient cette ville, mais il a tout de même fallu qu'il tombe sur une d'elles ! Il essaya de faire bonne figure, mais heureusement pour lui, elle n'avait rien remarqué, emportée par un rire.

« En veux-tu un autre … ? »

Tiky la regarda prendre un nouveau donut entre ses mains... Veut-il un autre donut de la part d'une sentinelle ? Si les autres pirates l'apprenaient, il hésitait entre un fou rire ou une crise de colère venant de leurs part... Mais lui, que voulait-il ? Il entendait par cette question, devait-il rester ici ou s'en aller le plus rapidement possible ? Pourtant, il ne sentait aucun danger... Si c'était bel et bien une sentinelle et si elle ne l'avait pas reconnue comme pirate... C'est que sûrement soit elle n'avait pas un rang élevée dans la hiéarchie, ou que soit elle n'avait pas connaissance de toutes les têtes recherchés... Après réflexion, les deux possibilités entraient certainement en vigueur dans ce cas présent. Tiky, sans réellement s'en rendre compte, observa ses doigts se frottaient gracieusement afin d'enlever le sucre qui s'était déposé sur toute sa main... Mais que lui prenait-il ? Tiky était en présence de la pire personne, une sentinelle du sexe féminin ! Son devoir et ses envies étaient en pleine bataille... Cette pensée l'amena à imaginer un petit ange et un petit diable se disputaient au-dessus de sa tête... Enfin, ça ne s'éloignait pas tellement de la réalité !

« Moi c’est Tsukushi, et si je peux me permettre, tu es ? »

Ah ! La question qui tue ! Avait-elle un doute sur son identité ? Peut être... Comment savoir ? Ah ! Tiky donnerait beaucoup pour savoir ce que pensait à ce instant cette maudite sentinelle ! Devait-il dire son véritable nom ? Ou omettre de dire son nom de famille en disant seulement son prénom ? Ce serait une bonne idée... Le plus prudent serait tout de même d'en inventer un dans l'instant ! Mais Tiky ne le souhaitait nullement, il était fier de ce qu'il était et même quitte à devoir prendre la fuite dans les secondes qui suivraient, il préférait dire son nom ! Son véritable nom ! Et puis, si ça se trouve, elle ne le connaissait pas... Oui, de toute façon le danger fait partie de la vie d'un pirate digne de ce nom ! Tiky Jonaris est un pirate. Un vrai !
Mais voilà qu'un évènement inattendu le perturbe de nouveau, pourquoi ses émotions le gênent tant aujourd'hui ? Que de questions sans réponses... Y en a marre à la fin ! Qu'importe que le sens que pouvait avoir cette main tendue d'une jeune demoiselle si tendre qui se voulait amicale, et puis ce visage si doux incliné légérement vers la droite ! Trop tard, Tiky craqua... Son frère l'avait pourtant prévenue, son faible pour les femmes le perdra... Même si ce n'était pas le lendemain, un jour ou l'autre, il mourra à cause de cette faiblesse...

"Je m'appelle Tiky, pour vous servir...", annonça-t-il en accompagnant ces quelques mots d'une jolie courbette qui se voulait une caricatures de l'étiquette si défendue par les soi-disant "nobles"...