Syn Heimdall

Tout commença lorsqu'un certain monsieur, aux critères suffisamment élevés pour que les parents d'une certaine madame consentent à accorder à ce dernier la main de leur fifille, s'accorda de lui-même tout le reste de ses chaires bien évidemment ! De cette banale union naquirent huit enfants. L'aîné Vallh, un an plus tard le second Einh, trois ans plus tard la troisième Uena, neuf mois plus tard le quatrième Clay, cinq ans plus tard la cinquième Syn, sept mois plus tard le sixième Saver, un an plus tard le septième Seyn, et deux ans plus tard le huitième et dernier Flandre.

Étant tous trois aussi proches d'âges qu'ils étaient éloignés de leurs ainés, Syn, Saver et Seyn grandirent ensembles, affublés du sobriquet "les triplets" pendant que Flandre se faisait bichonner par maman alors récemment ménopausée. Prendre ses bains en compagnie de ses deux plus jeunes frères, de sa tendre enfance jusqu'à ses quatorze ans bien frais, nombreux furent ceux qui en apprenant cela se vantèrent d'avoir deviner la véritable raison de ce mépris de la nature de son sexe qui fait de Syn ce qu'il est aujourd'hui. Il, oui, car depuis qu'elle est en âge de cracher des mots elle ne parla d'elle qu'au masculin : ses cadets n'ayant de cesse de l'imiter, elle trouva cela plus logique de parler comme un homme afin de les inciter à faire de même. Cela fonctionna à merveille, seulement l'habitude voulu que la bonne idée se changea en quotidien, ainsi une chose en entrainant une autre elle était il aux yeux de tout son quartier ! Et puis finalement avec autant d'enfants on avait vite fait de ne plus savoir à qui et comment parler. Vallh et Einh, les aînés, étaient supposément les dignes successeurs de leur père, Vallh était droit et discipliné, Einh décontracté et manipulateur, aussi avaient-ils bon nombre de projets pour leurs charmants petits triplets. Ceux-ci comprenaient études, métiers, et mariages. Seulement voilà !

Enfants, Seyn était très moue, si bien qu'on pouvait le trainer par le pied sur plusieurs bornes sans qu'il ne mugisse. Saver quant à lui, était extrêmement bruyant, jamais il ne s'arrêtait de chanter, de parler, de ricaner. Syn était un véritable démon démuni du poids de l'âme comme l'avait un jour meugler une bonniche avant de poser sa démission. Chaque action dévastatrice qu'elle commettait était accomplie dans la pire des innocence, sans que jamais elle ne vienne se soucier de choses comme les conséquences ou bien même, des autres. En grandissant, Seyn était devenu un jeune homme assez mature, tranquille et suffisamment séduisant pour être connu des belles de son quartier. Saver avait goûter aux joies de la vie très tôt et s'il était un adolescent très porté sur ces dernières, il n'en restait pas moins un jeune homme assez responsable et étonnement convivial. Syn était toujours Syn, disparaissant parfois des jours durant, réapparaissant la semaine suivante, couverte de bandages et toujours le même sourire aux lèves.

Si les cadets semblaient êtres des cas suffisamment délicats à contrôler, Vallh et Einh ne savaient quoi faire de leur plus jeune sœur. Tout d'abord, comment marier ça à un homme convenable ? Peut-être fallait-il lui trouver une femme ? Comment pouvaient-ils le savoir !? En seize ans de vie jamais le démon n'avait porter ce genre d’attention à un autre être humain. Ni à un autre être vivant. Ni ... à un autre être ... pas vivant. Ni à un objet, rien ! Ils avaient cherché, engagé et payé mais rien : lors de ses vagabondages l'adolescente ne faisait que courir les bars sans jamais lever l’œil sur une des trainées du coin, à la recherche de certains de ses camarades qui eux les connaissaient un peu trop bien ! Bagarres de rue, organisations de paris sur milles et une choses, arnaques en tous genres, encore et toujours des bagarres dans les allées les moins propres de Darnasus, tout ça pour de l'argent qu'elle n'avait qu'à réclamer à ses parents. Oui tout ça pour de l'argent gagner en s'amusant ! On décida donc que la place de Syn était dans les affaires familiales, loin du domaine social. Si ses talents de vagabond lui servaient dans les rues, sans doute ferait-elle des miracles derrière un bureau ! Ou pas ...

- Non.

Pour la première fois de sa vie, l'enfant tordu de la famille Heimdall haussa la voix. Cette négation venait du cœur, et la seule chose qui aurait pu sortir de sa bouche et heurter d'avantage ses deux aînés aurait-été un jet de vomi encore bouillant. Syn était allée dans les écoles où l'on avait décidé qu'il irait, il avait suivi chaque cursus et sans jamais se fouler, avait rapporté à la maison les résultats minimums attendus. Mais lui demander d'assumer des responsabilités au sein de l'affaire familiale, non, non, non ça c'était non. Einh cru alors bon de faire plier la jouvencelle ... ou le jouvenceaux, c'était peut-être plus approprié aux vus des épatantes quantités de testostérone qui circulaient dans tout le bureau pendant que s'y déroulait leur inébranlable combat d'yeux.

- Écoute, c'est pas comme si tu avais le choix. Je trouve qu'on a été suffisamment gentils avec toi. J'aimerais que tu te souviennes que la seule raison de ton existence c'est d'être un maillon de cette chaine, tu sais MA chaine.

Malgré le fabuleux sourire commercial qui décorait ses lèvres aux moment où Einh lui offrait ces mots, Syn ne trouva rien de mieux à lui répondre qu'un froncement de sourcils très enfantin. Le soir même, le pseudo androgyne enfournait son argent sale dans ses poches, dessinait des petits cœurs sur les photos de tous ses frères et sœurs, sauf sur Einh, et sautait de la fenêtre de sa chambre, située au second étage. Que les déesses de Suria bénissent les bosquets, pensa le fuyard une fois au sol.

La suite n'en est que plus évidente : il n'est vraiment pas compliqué pour un vagabond aux poches pleines d'argent de se rendre à la capitale en moins de deux jours. Là bas, trouver un logement, trouver quelques sources de revenues, légales ou pas, se faire un nid, se faire un petit nom, se faire des connaissances, se faire des ennemies, avoir quelques amis, écrire à sa famille de temps en temps, mais pas à Einh, tout cela résume assez bien les trois années que Syn passa à Anthélima. Sa nature ouverte lui permit de s’intégrer très rapidement et, aujourd'hui âgé(e) de dix-neuf ans, Syn est un voyou tout a fait valable qu'on apprécie à sa juste valeur et qui court suffisamment vite pour esquiver les poings et autres bouteilles cassées.

Postscriptum - Einh a tenté de s'excuser seize fois au cours de ces trois dernières années mais a arrêté toutes tentatives de réconciliation en apprenant qu'elle avait trouver et garder un iguane comme animal de compagnie. Mais Serge l'iguane est un caméléon.

Si tout n'a pas encore été dévoilé au sujet de Syn, bon nombre de détails sont d'ores et déjà des évidences : Syn parle de lui au masculin malgré l'absence flagrante d'organes génitaux mâles dans son pantalon. La raison de base était l'éducation par le mimétisme de ses deux frères cadets, mais avec le temps, sa notion du elle et du il se dégrada au point de ne plus exister. Aussi, le fait qu'elle parle et se comporte comme si quelque chose pendait entre ses jambes n'implique pas qu'elle cache le fait d'être biologiquement femelle. Anecdote ! Il était un jour où une demoiselle toute émoustillée se voyait déjà partager sa couche avec ce bellâtre fluet assis à côté d'elle à la taverne de Tartempion ! Lorsque cette dernière, mimant la fatigue de l'abus d'alcool, glissa sa langue dans l'oreille pas très propre de l'objet de sa passion, ce dernier lâcha un grand UWAH ! avant de bondir de son siège. La main sur l'oreille, son regard hurlait WTF alors que la donzelle restait perplexe. Il suffit à Syn de déboutonner son pantalon, dévoilant ainsi sa flore aux yeux de tous et hop ! La jeune fille avait fuit avant même que notre cher crossdressed ne remonte ses bas ! Malheureusement Syn apprit bien vite que cette solution ne faisait pas fuir tous les chasseurs, le monde est un champ de fleur aux milliers de formes et de couleurs, n'est-ce pas ? N'allons cependant pas insinuer que le dude comme on la surnomme, soit asexuée, bien qu'il s'agisse là d'une croyance ferme dans la taverne de Tartempion. Disons simplement que jusqu'à ce jour, la face cachée de la lune, le comment on fait les bébé, ne l'a jamais intéressé qu'en théorie, la pratique c'est une autre affaire, une affaire qui passe après ses affaires ! Car en effet lorsque Syn travail, s'il on peut dire, c'est à un véritable orfèvre que l'on a affaire, ses informations sont toujours d'une très grande qualité, si bien qu'il est arrivé plus d'une fois qu'on manque de lui prendre la vie pour l'une d'entre elles. Seulement pif paf pouf, une bille de pistolet à air compressé dans l’œil ça fait si mal qu'on en oubli par où a déguerpi en chantonnant le malappris. Parce que oui, dans les magouilles du dude, tout se fait avec le sourire, dans la bonne humeur, en chantonnant. Autant dire qu'ils sont rares ceux qui ont vu l'oiseau faire plus que froncer les sourcils en signe de mécontentement, la colère, le stress, toutes ces choses qui vous bloquent et vous empêche de réfléchir correctement, ça n'est pas bon, même le pire des maîtres chinois vous dira de les éliminer au plus vite pour parvenir à un taux de concentration et donc de réussite supérieur à ce que vous produirez en étant tout pas beau tout fâché. Cependant, Syn n'est pas un clown et, malgré toutes ses pitreries, jamais son travail ne sera bâclé ou à moitié fait ! Lorsque l'on taff, on est sérieux, et l'on peut très bien être sérieux avec un rictus.

Coucou hormones, où êtes-vous partis ? Pas étonnant qu'il soit si facile pour Syn de laisser planer un doute absolut sur son sexe, à part sa taille fine et frêle, elle n'a pas grand chose qui la diffère d'un il ! Certes, elle est fluette, sa chaire est moelleuse bien qu'un tantinet rugueuse à force de se faire malmener par la rue, mais beaucoup de jeunes garçons dans le quartiers des plaisirs sont encore plus fins, plus tendres, et plus doux qu'elle ! En y ajoutant une poitrine à peine plus épaisse que si l'on se plaquait les mains sur le torse, le cliché du bellâtre fluet vous dis-je ! Sa peau est pâle qui plus est, et seuls ses cheveux son plus incolores qu'elle. Une tignasse blanche coupée à la va-vite, des mèches plus longues que d'autres par-ci par-là mais rien qui ne tombe plus bas que le bas du front et le haut de la nuque ! Que pourrait-on rajouter à cela me demanderez-vous ? Il est vrai que nous avons déjà un albinos très potable, seulement pas de rétine écarlate chez le faux androgyne, mais des yeux teintés de turquoises. Une sorte de bleu mutant qui s'enlacerait à du vert dans une très jolie clarté, c'est très ... frai tout ça ! Dans la demeure familiale, on raconte que c'est de leur arrière grande-tante qu'Einh & Syn auraient hérité leurs yeux. Dans le reste du quartier, on parle beaucoup de cet ami de la famille avec qui s'entend étonnamment bien leur mère et qui, il y a bien des années de cela, s'est attardé chez eux plusieurs semaines, à deux reprises. Une chose est sûre cependant, c'est que Syn ne tient ses mimiques de personne ! Son sourire quasi-permanent, ses moues si peu sérieuses et son fameux froncement de sourcils encore moins crédible. On se demande où elle a bien pu pêcher ce lot d'expressions si enfantines qu'on en resterait perplexe si l'on ne connaissait pas le caractère de la bête. Les seules étirements faciaux qu'on lui redoute sont la face de renard, lorsqu'elle est en plein boulot, et la moue de l'ennuie, lorsqu'elle n'a rien d'autre à faire que de shooter sur les passants avec son pistolet à bille.

Son style vestimentaire quand à lui est purement garçonnet, pantalons divers, dans lesquels ont peut se mouvoir correctement, toujours dans des teintes sombres comme le noir ou le brun. Elle aime créer une certaine concordance avec sa bouille ainsi elle s'habillera de sombre avec une veste à capuche plutôt commune, dans laquelle elle cache un couteau papillon mais également d'autres babioles diverses comme les billes de son pistolet, enfin bref, sombre donc afin de faire ressortir sa peau et surtout ses cheveux, et la plupart de ses hauts et t-shirts ont une couleur proche de celle de ses yeux, le dude est turquoise tout le monde le sait dans les bas quartiers !