Rencontre au comptoir [Jeriko Shelke - Rowen Morgan - Aeleria Lawrence Hikma]

- Tu t'es faite baliser.

Les mots de Dexter avaient été tout ce qu'il y a de plus tranchants, malgré le stoïcisme de sa voix. La jeune fille en avait recraché son café, par les narines. Tâtonnant vivement sur le comptoir de l'atelier du jeune mécano, elle agrippa un torchon qui trainait là et, sans porter attention aux taches de cambouis, s'essuya le visage avec. Ses sinus souffraient encore de la chaleur du liquide, mais ça n'avait rien de comparable à l'incendie de rage qui dévorait son esprit. Baliser était un terme des plus communs dans les bas-fonds. Cela voulait simplement dire que la brunette avait été repérée. Par qui, par quoi, ça c'était le grand mystère, comment en revanche, c'était largement plus facile à deviner.

Si je choppe le mange merde qui m'a balancé, je suis sûre que c'était pour moins trois sous en plus...

Elle s'apprêtait à puncher le moteur de speeder posé à sa gauche, quand le blond éclata de rire. Intriguée plus qu'agacée, Shelke stoppa son geste et fixa son camarade sans comprendre les raisons de cette hilarité. Elle apprit que ça n'était ni la police, ni même un de ces gars à qui elle avait "emprunté" de l'argent ces dernières semaines qui lui courraient après, mais les Prêtresses. S'il y avait bien une chose au monde dont Shelke ignorait tout, c'était la religion et les cultes qui allaient avec. Aussi rare que cela puisse être, il existait sur Suria, des jeunes qui n'avaient jamais été en contacte avec le culte des Sept déesses. Bien sûr, elle savait les légendes, elle savait les grandes lignes, mais elle ne savait rien de plus. Si son père n'avait pas prit le temps, lorsqu'elle était petite fille, de lui parler de ces choses-ci, il est fort probables qu'à ce jour la vagabonde ignore jusqu'à son propre signe. Si Dexter s'était mit à rire, c'était donc pour tout le ridicule de la situation.

Très et trop peu informée, la vagabonde croisa les bras en levant un sourcil, visiblement dubitative. Après quelques minutes de réflexion, elle en arriva à la conclusion suivante : pas de quoi se mettre en rogne. Si ça n'était que des religieuse, ça ne pouvait pas être bien dangereux. - Ô Shelke, ton ignorance te perdra. - Elle ne savait pas pourquoi le Temple l'avait "fiché" et ne chercha même pas à le savoir. Continuant de vivre nonchalamment tout en sachant cela, elle était tout de même curieuse à ce propos. Voilà pourquoi, histoire de facilité une quelconque rencontre, elle ne changea pas de taverne pendant plusieurs semaines - ce qui pour elle était plutôt étrange. Sans compter que « Les Tranchées » était sans doute le coin le plus cradingue qu'elle ait fréquenté depuis sa descente aux quartiers malfamés. Ici pas question de jouer à touche pipi dans les toilettes : il n'y en avait carrément pas. Si l'on souhaitait soulager sa vessie, cela se faisait sur le mur de gauche, à même la terre boueuse qui constituait le sol du pub. Pour ce qui était de la grosse affaire, c'était dehors, fallait pas déconner non-plus hein. Elle avait atterri ici un mois plus tôt, l'une de ses pub partie s'étant tragiquement terminée là, pas très glorieux il faut bien l'avouer. Et puis les gars à qui elle était sensée devoir de l'argent - donner c'est donner qu'elle disait à ce sujet - ne viendraient certainement pas la trouver ici.

Une heure que son pauvre petit cul était posé sur ce banc crasseux. Sa plus grande occupation jusque là avait été de jouer à pile ou face avec les pouilleux du coin. Pariant ceci ou cela, elle avait fini par accumuler de quoi se payer cinq verres, si bien que plus aucun de ces ivrognes matinaux ne voulaient jouer avec elle. Cela la faisait sourire, mais quel ennuie tout de même... Décidément la basse ville c'est pas l'éclate. Heureusement que la douce voix de la Cerbère venait briser tout cela...

« Je m’appelle Aeleria, je suis une Cerbère au service du Temple d’Anthélima. Je peux m’asseoir ? »

- Une quoi ? Susurra-t-elle, l'œil rivé sur sa pièce de 5 myrs qu'elle s'amusait à lancer puis rattraper.

Une Cerbère au service du Temple d'Anthélima. L'envoyée des religieux pointait enfin le bout de son nez ! En redressant la bouille vers sa jeune locutrice, son regard se figea sur les deux jolis joujoux qui dépassaient de son mentaux. Alors comme ça, les religieux avait de si gros atouts à la négociation ? Elle qui les pensait tout à fait inoffensifs, elles n'étaient vraiment pas mal, qui plus est, ces armes. Originales, ça n'était pas le genre de gadget que l'on trouvait à l'armurerie du coin, encore moins au marché noir. Enfin bref, elle était là, et elle semblait tout à fait charmante~ Autant la laisser exposer ses intentions. Rangeant sa pièce dans l'une des poches de sa veste, elle leva les bras bien haut au-dessus de sa tête, pointant la place vide juste en face d'elle du bout de ses indexes ; tout cela en affichant un sourire qui se voulait des plus amicaux. Elle ne retira cependant pas ses Air Trecks de la table, bien élevée mais malpolie.

- Si vous n'avez pas peur de tâcher votre mentaux~ <3

[HJ : Désolée pour l'attente. Petit passage éclair, le poste n'est pas d'une qualité extraordinaire, je sais, je m'en excuse, j'ai tenté de faire au mieux avec le peu de temps que j'avais. xD]

Regardez ! Une hirondelle dans ces quartiers, volant gracieusement, donnant quelques coups d’ailes pour toujours mieux s’envoler, puis planer… Gracieusement, le genre de truc qui te donne envie de pleurer quand tu résides dans les quartiers malfamés, ouais, trop beau pour ces quartiers, de toute façon vous n’en verrez jamais dans ces endroits pourris et complètements crasseux, qu’ont pour seul luxe la luxure de quelques beautés. Et pourtant vous la voyiez ? Plumes noirâtres, crasseuse réincarnation d’un monstre englué de pétrole. Ouais ouais, je sais qu’ vous avez compris que c’est qu’un corbeau.
Et voilà blancheur, surement un autre illuminé de ces quartiers dites-vous ? Peut être, j’en sais rien. Mais je ne nierais pas qu’il est carrément frapadingue. Oui c’est Rowen, et il vous dirait que la vie n’aurait plus la même saveur sans un peu de folie, plus la même onctuosité, et les imprévus qui vont avec, du moins je crois.

« Ca fait du bien d’être libre, oh oui… ! »

Rares sont les moments où il n’est pas incombé d’une mission, sa boss étant plutôt exigeante, mais pour Leila qui ne vendrait pas son âme ? Osez dire personne ! Rowen marche gracieusement, la tête haute ainsi qu’un sourire charmeur. N’me demandez pas pourquoi il a l’air de si bonne humeur, mais depuis qu’il a vu cette fille, il ne peut s’en empêcher ! Miam… Alors il l’a suie, sans doute en s’imaginant déjà un plan tordu pour la séduire, mais ne critiquons pas trop, il a aussi du génie pour ce genre de plan, prévoyant chaque réaction de ces dames… Enfin bon, faut croire qu’il adore ça, draguer et niquer. Il garde d’ailleurs un bon souvenir de la dernière,* huk huk* un brin naïve, plutôt petite, mais avec des cheveux rouges flamboyant, la p’tite rousse issue d’une famille noble n’en avait pas crue ses oreilles quand elle avait remarqué que ses trois amies le connaissait aussi, la pauvre si bien embobinait.
Il avançait avec ses vêtements de ville blancs. Rajustant son jabot et évitant les flaques de boue, il marchait en souriant. Vous voyez le genre de sourire qui vous fait froid dans le dos, qui met mal à l’aise qui te donne envie de te tirer vite fait. Le sourire sadique que tu n’arrives pas à déchiffrer.

« Hey ! Rowen ? C’est toi ? »

La plupart des gens, à la vue d’un type aussi bizarre, fringué comme un excentrique –c'est-à-dire un pirate-, souriant comme un accro devant sa drogue, ce font petits et s’en vont en sens inverse. Mais Jack n’est pas la plupart des gens, c’est le proprio de la maison d’hôte où Rowen avait travaillé. Le genre de gars opportuniste toujours à la recherche d’homme pour son semi-bordel, un salopard immoral aussi. Rowen ne l’avait jamais revu depuis sa disparition, enfin depuis son adhésion chez les assassins, une période plutôt lugubre et sombre, mais une période importante de la vie de Rowen, une période dont en ne sort pas sain d’esprit, enfin pas entièrement en tout cas.
Regardez Rowen, il est devenu carrément barré, il se trimballe avec une ribambelle de couteaux en tous genres, on ne sait même pas comment ils tiennent tous dans ses vêtements. Peut être bien dix dans une poche, et dix dans une autre ? Enfin reste-t-il que l’on ne s’adresse pas impunément à un type armé jusqu’aux dents sans conséquences.

« Jack… Quel plaisir… Oui quel plaisir »Répondit Rowen maussadement.

Son sourire pervers effacé par un masque d’impatience. Allez grouille Jack grouille toi ! Dépêche d’aller retrouver ton tas de pognon. Sinon la proie d’Rowen va s’faire la male et ta vie avec. Moi, je deviens vulgaire ? … … …
« Tu viens boire un café Row’ ? » Exprimer avec toute innocence, malgré la pointe d’agacement dans les paroles de Rowen.

En tout cas il est toujours aussi provocateur, pas mal pour un vieux crouton. Plein d’audace. Mais pas très fin, et ni très intelligent. Le genre de type insouciant qui se pense plus fort que les autres.

« Vous ne devriez pas trop trainé ici… Il y a beaucoup de violence, Jack. »

Prends garde mon p’tit Jack. Rowen est certes hypocrite de dire ça, mais la menace est bien réelle. N’oublions pas qu’il prévoit déjà sans le moindre scrupule l’endroit ou tombera ton cadavre, et où il sera caché. Le genre de pensé macabre. Malgré ta masse Jack, fais attention !

« … Rowen, j’vous aimé mieux quand vous restiez à votre place… Mais, on va se remettre sur le droit chemin, j’ai encore notre contrat, tu dois travailler encore un an chez moi ! »

Personnage borné ! Et susceptible, ce vieux radin plus proche de ses sous que de sa femme. Qu’importe, admirez l’œuvre de Rowen, précise, calculé pour un résultat parfait. Jack peut se noyer avec son mépris. Ou son sang.
Et la folle course vers le sexe reprend, Rowen parcourt quelques ruelles sombres, parfaites pour les violes, mais elle lui a échappé. Rowen court, son sourire perdu remplacer par une affreuse mine, un mélange de colère et d’acharnement dans les yeux. Et cet acharnement lui permettra de la retrouver, je vous l’assure. Il lui avait permis de survivre dans cette entreprise d’assassin, de survivre tant bien que mal dans la pauvreté. Et d’apprendre à se servir de ses dix doigts pour faire autre chose que se droguer, se bourrer et autres infimités, la liste serait trop longue.
Il l’a retrouvée, elle marche vers un bar vraiment crade, en mauvaise état qui respire la pauvreté, on y boit surement de l’alcool dilué à l’eau des toilettes, dans des verres qui ne sont mêmes plus transparents, mais opaques. Jaunâtre.
Le plus drôle c’est que Rowen le connait se bar, il y a travaillé au tout début de son périple, pour être assez vite viré pour ses nombreuses maladresses, et incartades avec les clientes, plutôt rares. Mais sentait le doute qu’étreint Rowen, qui le sert comme un serpent. La femme qu’il suit ressemble vaguement … A une prêtresse, il n’en avait pas souvent vu, mais dans sa jeunesse –noblesse- il avait pu en regarder quelques unes. Mais celle-ci rentrait dans un bar miteux et complètement ragoutant, et avait des « lames ».
Alors le jeune hybride poussa la porte à moitié bouffée par les mites. La salle puait la pisse qui imprégnait le mur de gauche, les lampes au plafond clignotaient, en attendant que les ampoules déjà usées lâches. Et là tu remarques que ce bar, n’en vaut pas un autre dans les quartiers malfamés. Il est le plus miteux possible. Mais malgré cet endroit puant, le sourire pervers de Rowen est de nouveau en jeu, et toutes personnes intelligentes, en le voyant se méfierait. Tant mieux, elle lui tournait le dos, déjà devant une autre fille… Deux ? Pourquoi pas ? Il n’en a jamais trop après tout ! Relevons le défi ! Enfin les défis.

« Ro…Wen ? Non de dieu ! Ahahahaha ! T’devrais être crevé mec, qui croirait qu’un manchot comme toi survivrait autant de temps ? Sa va ?! Tu veux un truc à boire ? »

Le propriétaire du bar, Dan de son nom, un gros type qui se frotte constamment ses petites mains bouffies pour les glisser dans son pantalon trop petit. Mais Rowen en parfait escamoteur joue le jeu. Il est rusé et fourbe après tout.
« Ca a bien failli vieux Dan… Oui ! Mais j’me passerais de la pisse que tu sers. Mais en tout cas je vais bien. »

Alors tout sourire, le jeune homme se dirigea vers les deux jeunes femmes, et charmeur il demanda :

« Puis-je me joindre à vous si cela ne vous dérange pas ? »

Le vieux Dan s’étouffe tout seul avec sa bave, suffoquant, comment ce type là avait pu devenir comme ça se demandait-il … Deux vieille connaissance dans une même journée, signe de malchance assurèment, mais qui y croit ?

[Hrp : désolé c’est court mais j’ai eu une journée chargée de bobine de fil è____è T_T ]

Et voilà l’hybride qui m’a suivit… manquait plus que lui.

« En réalité, j’ai à parler sérieusement avec Mlle
Jeriko, or je ne pense pas que cette affaire ne vous concerne aucunement.
Néanmoins, c’est à Mlle Jeriko de voir si elle vous accepte à notre table ou
pas. De plus, il est des manières qu’il n’est pas très bon d’oublier, même dans
les endroits miteux, à savoir se présenter avant de demander un siège. Pour ma
part, je m’appelle Aeleria, et je suis une Cerbère au Temple
d’Anthélima. »

Il n’est parfois pas bon de déranger Aeleria quand elle mène une mission pour le Temple, et encore plus lorsque c’est ce genre de
mission pourrie… Un drôle d’hybride, yeux sans pupilles… Aeleria avait beau
revoir toutes les fiches du Temple sur les hybrides de la ville, elle
n’arrivait décidément pas à replacer ce mec.

Rah pourtant je suis sûre que j’ai déjà vu sa fiche… Un
excentrique habillé comme un gigolo pourtant… C’est pas le temps qui m’a manqué
pour y penser pendant qu’il me collait au derrière…

Aeleria, méfiante comme elle était, avait remarqué qu’on
la suivait, mais ce n’était qu’après avoir perdu ce sentiment et retrouvé de
nouveau - il devait avoir perdu sa filature momentanément - qu’elle avait prêté
plus d’attention à l’individu.

Alors que ses pensées divaguaient sur l’identité du
nouvel arrivant, elle sentait que Thorontur s’agitait dans sa poche. Il avait
déjà eu à manger pour la semaine, et ce genre d’agitation ne pouvait signifier
qu’une chose : la digestion était entamée, et il lui fallait un peu d’exercice.
Elle fourra sa main dans son manteau, prit le serpent et le mit autour de son
cou. Le contact du serpent lui était très agréable, et elle se rendit soudain
compte du léger blanc qu’elle laissait planer dans ce qui devait être un début
de conversation après ses paroles peu accueillantes.

Décidant de retrouver un peu de courtoisie elle-même, extrayant
ses deux lames - fourreaux compris - de son dos, elle les posa sur la table en
annonçant :

Bien, comme il est parfois d’usage dans certains lieux -
ou obligatoire pour nous autres Cerbères lorsqu’une négociation doit être
débutée en bons termes, je vous présente mes armes, en signe de paix pour le
temps de cet entretien. Au passage, je vous présente aussi mon jeune ami
Thorontur, un serpent que j’ai recueilli. Si vous voulez bien faire de même
Mademoiselle Jeriko avec vos propres armes, et je vous serais grée de faire de
même en présentant et vos armes et votre nom Monsieur.

Le petit plan qu’elle avait préparé pour que Shelke soit
intéressée par ses armes ne pouvait être mis en exécution comme souhaité, elle
se devait de prendre les devants et envoyer les appâts avant que ce nouvel
arrivant ne tente quoique ce soit d’autre. Aeleria se demandait si Shelke avait
déjà retrouvée des armes - les informations qu’elle avait à son sujet n’étant
pas assez récentes pour l’affirmer, aussi elle préférait jouer le jeu et lui
demander aussi. Quant au gars, elle redoutait un port d’armes à feu… Malgré une
rapidité conséquente avec ses lames, une balle de pistolet était toujours plus
véloce ; Aeleria, ayant montré un signe de paix, était toutefois sur le
pied de guerre, prête à n’importe quel moment à démontrer ses talents de
guerrière.





[HRP : c’est court aussi, mais je pensais qu’il
fallait pas trop se perdre en descriptions et autres afin de faire avancer le
dialogue entre nous d’autre
part, vu que l’on va se lancer dans une vraie conversation, ça ne vous dérange
pas si les réponses sont rapides que l’on tape dans les 20-25 lignes ?
Pour dynamiser le tout ^^]
[HRP : mais c'pas possible ça! J'vais arrêter d'utiliser word 2007 moi! Quelle mise en page de m****!]