Rencontre presque sous acide. [Shelke Jeriko]

Danse de la joooie pour tous, ce matin là Anselm était d'une humeur absolument fabuleuse. Sa paye venait de tomber, la folledingue qui le harcelait depuis des semaines avait fait la rencontre fortuite et bienheureuse d'un malfrat sur overboard propulsé à pleine vitesse et surtout, surtout, notre cher pianiste venait de trouver par chance un portefeuille bien garni...Par terre? Noon, dans la poche d'un des pochetrons qu'il à viré au petit matin du bar où il travaille en ce moment ( "Le lobe humide", vous ne voulez vraiment pas savoir pourquoi il s'appelle comme ça).

Du coup, comme à chaque nouvelle rentrée d'argent, Anselm était partit faire un tour dans le "quartier marchant" le plus proche, je vous le donne en mille : La place d'Ysir, qui est grossos modo le coin le plus craignos dans la partie la plus craignos de la ville, un lieu à l'ambiance particulière ou chaque élément propice à titiller vos sens vous évoque immanquablement une activité illégale, la vue bien sûr, l'odorat vous vous en douter quand au toucher...Héhé, c'est une autre histoire, le genre qu'on ne raconte pas avant que tout les enfants sois couchés.

Des munitions pour son armes, des dès pipés, un kit du "petit criminel amateur" comprenant un guide pratique et illustrée en couleur sur le blanchiment d'argent et le vol de byciclette, un pied de biche taille enfant et une solution de soude caustique à mélanger avec de l'eau pour s'effacer les empreintes digitales... Quelqu'un au bar en avait fait la promotion à Anselm, une nana un peu barrée spécialisé dans la création de jouets plus ou moins dangereux, une certaine Toruyss ou quelque chose comme ça, bref tout ça pour vous dire que Anselm, en gros gamin qu'il est, était bien partit pour dépenser tout son argents dans tout et n'importe quoi quand au détour d'un vendeur à l'accent aussi prononcé que indescriptible mais ma fois aux prix fort intéressant, Anselm tomba nez à nez avec un stand très animé et qui mit instantanément des étoiles dans les yeux rouges d'Anselm...

Plus encore que la boutique où Anselm venait d'acheter des cigarettes avec presque que du tabac dedans j'entends...

Une pharmacie clandestine! A ce moment du récit il me semble important de vous dire à qu'elle point la perspective de petite gélules rouges, vertes ou jaune capable de vous empêcher de dormir pendant 48h, vous faire voir des trucs qui même dans vos rêves vous semblerez incohérents ou plus simplement de quoi soigner une gueule de bois persistante, était séduisante pour Anselm.

Petite ellipse temporelle, et nous revoilà avec un Anselm sur le point de quitter la place d'Ysir les sacs remplis d'objets rigolos et chamarrés...Et d'environs 793 chefs d'inculpations possible si jamais la police s'avise de les lui confisquer. C'est ainsi que, tout clopi-clopant en direction de la sortie de la place, Anselm, le sourire aux lèvres et les yeux tout pétillant commençat à dévisser son flacon de "smarties de la bonne humeur", approchât assez de pillules de sa bouche pour faire passer comme peu contraignant un traitement contre la tuberculose...Et se fit bousculer par une espèce de naine aux cheveux long répandant ainsi l'équivalent en médocs d'un nombre plutôt indécent de myrs au sols, dois-je préciser que peu importe la qualité de votre hygiène, même les individus les plus sales n'oseraient mettre à leurs bouches quelque chose qui à été en contact avec le sol de la place d'Ysir? Il y a facilement plus de microbes au centimètre carré sur les pavés de cette place que sur un urinoir dans des toilettes de prison.

A cet instant précis le visage d'Anselm passa d'une joie proche de celle d'une gamine qui découvre la nouvelle barbie sous le sapin le jour de noël à une colère proche de celle d'un père qui découvre sa gamine en train de jouer la barbie avec un quelconque Ken-konnard...Je vous passe les étapes intermédiaire et les multiple exercices de relaxations qu'Anselm tenta sans succès avant de lâcher à l'autre gourgandine quelque chose comme un chapelet d'insultes plus ou moins vulgaire et plus ou moins irritant pour la vertu de la jeune fille en question avant de dire, une fois la colère passer :

-Ooookay, t'a dit des trucs, j'ai dit des trucs...Je ne connait même pas ta mère, comment pourrait-je savoir qu'elle à joué à touche-pipi avec toute la promotion sentinelle de l'an 4697...Bref, je m'appelle Anselm et toi -tu va me rembourser même si je dois vendre tes cheveux aux bourgeoises chauves et tes fesses à l'équipe de foot locale pour ça- tu est? =D

- C'était pas du sucre, hein ? lâcha-t-elle d'un ton tellement mielleux qu'il en devenait railleur.

Revenons vingt-quatre heures plus tôt voulez-vous. Shelke venait de rentrer d'une dure nuit de travail dans un café du quartier populaire où elle staffait depuis quelques semaines. Éreintée, ce n'est qu'au moment de passé la clef dans la serrure qu'elle remarqua cette jolie farandole de bandes jaunes qui scarifiait la porte de son appartement. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" À peine eut-elle le temps de prononcer ces quelques mots que la voix criarde et pimpante de son adorable voisine de pallier se mit à résonner dans tout le couloir. En tournant la tête, même sous le poids de la fatigue il aurait été dure de ne pas remarquer les bonshommes en uniformes qui l'escortaient. Ni une, ni deux, la brunette avait sauté dans les escaliers, passé la première issue de secoure qu'elle avait trouvé et s'était retrouvée dans l'arrière-cour. Là, elle avait prit le temps d'agripper un mur et de se cogner violemment et machinalement le crane contre ce qui, dieu merci, n'était pas du crépit. DÉLIT DE FUITE. Elle savait pertinemment ce qui se tramait en haut, et elle savait aussi que prendre ses jambes à son coups n'arrangerait rien.

Deux heures plus tard, sa collection de lames fut emporter par de charmants monsieurs aussi souriants que des culs de poules. Certaines de ces "merveilles" valaient plus de deux reins, et donc plus d'un an de double salaire. Ils avaient tout embarqué, même l'épée de Zatch. Epiant la scène du toit d'un bâtiment voisin, elle resta amorphe. Plus de cinq heures après qu'ils aient quitté les lieux et scellé son appartement, elle resta amorphe, plantée là avec des jumelles qu'elle avait piqué à un môme qui jouait dans l'arrière-cour. C'est ce même môme qui la réanima, d'un bon coup de pied dans le tibia, réclament ses jumelles. Irritée elle les glissa dans son tee-shirt et partit en boitillant.

Depuis elle traîne dans la basse ville. Ayant passé la nuit chez son pote Dexter le mécano, elle ouï dire que d'autres de ces messieurs en uniformes étaient passés sur son lieu de travail, ou plutôt son ex-lieu de travail. L'avantage de la situation étant que son salaire bimensuel lui avait été versé la veille. Ça n'était quand même pas avec 400 myrs qu'elle survivrait ici, dans les bas-fonds. Car mieux vallait pour elle si elle ne voulait pas écoper d'une amande, ou même d'une quelconque condamnation, restée dans l'ombre d'Anthélima pour quelques temps. Voguant donc à la recherche d'un petit boulot - et accessoirement d'un logement, Dexter avait été tout à fait clair sur le fait qu'il n'hébergerait pas la nulle qu'elle était plus d'une semaine.

C'est effectivement ainsi qu'au cour de sa marche elle fit la rencontre - collision - de cette adorable personne aux cheveux sales peu soignés, aux yeux de drogués irrités. Un simple et malheureux coup d'épaule avait suffit, et vlan. Toutes ces jolies pilules colorés s'étaient étalées, telles des confetti, sur le sol de la place d'Ysir, encore frai des cuites mal assurées de la veille - tiens, qui a mangé des carottes ? - petite catastrophe de rien du tout aux yeux de Shelke, qui avait prévu de continuer son chemin, il en était visiblement tout autre pour la personne qui s'apprêtait à avaler ces bonbons.

- Ooookay, t'as dit des trucs, j'ai dit des trucs... Je ne connais même pas ta mère, comment pourrais-je savoir qu'elle a joué à touche-pipi avec toute la promotion sentinelle de l'an 4697... Bref, je m'appelle Anselm et toi - tu vas me rembourser ,même si je dois vendre tes cheveux aux bourgeoises chauves et tes fesses à l'équipe de foot locale pour ça - tu es ? =D

Un coup d'œil au gars qui venait de pester sur la mère et balancer d'énorme insinuations sur les penchants sexuels de son père, un coup d'oeil aux pilules qui semblaient déjà perdre de leur couleurs après quelques secondes sur les pavés crasseux de la place. Et un sourire en coin se dessina sur sa frimousse calme et reposée. Elle savait bien que ces cachets valaient une jambe, et même si elle avait eu de quoi rembourser sur elle, ce qui n'était foutrement pas le cas, jamais elle n'aurait laissé un myr à ce junky. Pourquoi ? Parce que, c'est SES sous. En plus de ça, elle n'avait plus que 200 myrs en poches depuis hier. Nous y voilà donc, la scène à laquelle nous assistions avant ce violant retour dans le temps.

- C'était pas du sucre, hein ? lâcha-t-elle d'un ton tellement mielleux qu'il en devenait railleur. Appelles-moi Shelke, mon cher nécessiteux, visiblement en manque.

Oui, elle le prenait pour un drogué, un habitué, un compulsif. Pauvre petit gars qui n'avait pas droit à toute l'estime qu'il méritait, abaissé au rang de vulgaire consommateur héréditaire, car elle ne s'était pas retenue au moment de la collision pour insinuer que ces tendances remontaient certainement à l'opium qu'il piquait à son grand-père quand il était petit garçon.