Sentinelles, au rapport ! [Libre aux Sentinelles]

La Tour Mirage. Immense bâtisse dont la grandeur faisait pâlir de jalousie les plus somptueux manoirs d'Anthélima. De par sa disposition dominant le reste de la ville, elle semblait bien décidée à faire de l'ombre aux autres lieux, étendant sa suprématie sur le peuple tout entier par sa seule présence. Son imposante clarté devait aller jusqu'à aspirer les rayons du soleil, dont les bribes étaient retenues par la plus Haute Société pour ne laisser qu'un bref petit halo lumineux aux quartiers les plus pauvres. Du point de vue des mortels, cet endroit inspirait une certaine crainte et un respect non dissimulé. La cause de cette vision exagérée ? Elle était simple : le Conseil siégeait entre ces murs. Ces gros benêts du gouvernement et leurs petits chiens de garde : les Sentinelles. Lohan ne se voyait pas autrement lorsqu'il posait ses yeux sur ces immenses colonnes, ces plafonds impossibles à distinguer véritablement et ces étages qui n'en finissaient plus. Pourtant, sa route ne devait en aucun cas le conduire dans la direction d'une pièce luxueuse où il aurait de quoi poser ses fesses délicatement grâce à la présence de sièges pourvus de coussins épais et moelleux. Tournant à l'angle d'un couloir où quelques dignitaires ne manquèrent pas de lui jeter quelques regards de désapprobation discrets, le jeune homme avançait les mains dans les poches, calmement. A sa gauche, son bras droit le plus fidèle : le bien nommé Pocky.

Si sa présence en étonnait plus d'un, la sentinelle ne s'en formalisait pas tant qu'on ne lui faisait pas le reproche de l'emmener avec lui ouvertement. Qui s'y serait osé quand on connaissait bien l'énergumène qui en était le propriétaire ? Par ailleurs, le chiot suivait son maître sans commettre de bévue et personne ne pouvait s'en plaindre. Lohan faisait de son mieux pour l'éduquer correctement et lui inculquer les bases d'une obéissance sans bornes. La complicité ayant été un lien créé entre le garçon et l'animal, tous deux n'avaient pas besoin de laisse et autres ordres braillés pour se comprendre. Non, l'humain ne comprenait pas le langage de son compagnon canin à demi loup, n'allez donc pas vous faire d'idées étranges à leur sujet. Il suffisait juste de les observer pour concevoir que ce cabot-là était apte à marcher joyeusement dans ces longs couloirs de marbre. L'allée de fenêtres qu'ils traversaient était lumineuse comparée à l'espace qu'ils étaient censés rejoindre. Des rideaux d'un rouge foncé profond, se balançaient paisiblement au rythme d'un léger courant d'air qui semblait filtrer de part et d'autre des lieux, tandis que quelques tableaux colorés et autres poteries, qui auraient eu leur place dans une galerie d'art, siégeaient sur les murs et les socles qui leur étaient destinés. Quelques portes de bois noir faisaient face aux vitres étincelantes de ce sentier peu commun alors que quelques lustres aux multiples cristaux ornementaux saillaient le plafond de quelques reflets arc-en-ciel en filtrant les rayons de l'astre du jour.

Lorsque Lohan passa la porte qu'il se devait d'emprunter pour rejoindre les autres, les couleurs changèrent du tout au tout pour céder leur place à un espèce de gris métallisé pas folichon. Déjà, le jeune homme fronçait le nez quand les odeurs de cambouis et autres senteurs pas très ragoûtantes se pointèrent sans prévenir. Avec tous les endroits sympathiques de cette tour, il avait fallu choisir encore et toujours ces hangars pourris où les techniciens n'aimaient pas les voir traîner ! Comme pour faire écho aux pensées de son maître, Pocky émit un léger éternuement qui l'obligea à faire quelque pas en courant pour rattraper son retard. On avait demandé à tout le monde de se rassembler là-dedans, mais on ne leur avait toujours pas dit pourquoi : La chef aimait bien garder ses secrets pour les faire languir, ça devait l'amuser un peu de les laisser cogiter quelques temps avant de leur lancer leurs ordres à la figure en leur braillant des recommandations sur la discipline et tout un tas de choses dont Lohan préférait se passer. C'était d'un chiant, ces réunions ! De son point de vue, ça ressemblait davantage à un atelier de cousettes où tout le monde exposait son avis sur la question au lieu d'agir. Le fait était qu'aucun pirate ne leur était tombé entre les mains depuis un moment et on qu'on se demandait encore pourquoi... Les lèvres du garçon s'étirèrent en un rictus alors que cette pensée traversait son esprit encore un peu endormi par la grasse matinée écourtée.

Lorsqu'il poussa enfin la porte d'acier qui le séparait du hangar choisi pour l'occasion, Lohan passa discrètement la tête dans l'entrebâillement afin de s'enquérir d'une éventuelle présence. Pas un mécanicien à l'horizon, pas une tête connue. Tiens ? Il était le premier ? Lui qui avait cru être à la bourre... La plaque métallique de l'entrée émit un grincement de protestation, laissant passer le brun et le petit husky, qui ne tardèrent pas à faire quelques pas supplémentaires afin de rechercher plus amplement la compagnie qu'ils étaient venus rencontrer. L'endroit était rempli de vieilles carcasses d'appareils abandonnés. Avec l'argent que ça coûtait, c'était à se demander pour quelle raison on les laissait pourrir dans ce coin ! Sans doute que le Conseil avait mieux à faire que gaspiller l'argent dans des trucs utiles, une fois de plus. Haussant les épaules, Lohan agrippa Pocky sous son bras droit avant de se hisser lestement sur le siège d'un ancien speeder, semblait-il. Il n'aurait plus qu'à attendre que les autres arrivent et montrent enfin le bout de leur nez ! Posant le chiot sur ses genoux en lui intimant l'ordre de ne pas en bouger, la sentinelle mit à jour le paquet de bonbons qu'il s'était acheté sur le trajet. Le crissement du sachet sembla faire un vacarme monstrueux comparé au silence pesant du hangar, suivi bientôt par de discrets craquements alors que le responsable de ce tapage lançait habilement l'une des billes colorées entre ses lèvres.
Il ne restait plus qu'à attendre.

Un ordre de réunion, Lirio n’aimait pas ça. Quoiqu’elle appréciait ses collègues de travail, la jeune fille n’arrivait pas à se faire à ces réunions, même à celles de simple formalité. Il faut dire, les autres en soit ne posaient pas problème, mais l’ambiance de ces conventions étaient loin d’être à la bonne humeur et à la gaité des beuveries. Ces réunions-là, à la fin des missions et pour les célébrer, seyaient bien davantage à notre petite sentinelle.
Et puis, l’ordre avait été donné par Ekna, ce qui n’était pas pour la tranquilliser. Elle était dans un état qui oscillait entre l’appréhension et l’ennui. Certainement qu’il fallait parler de ces récurrents échecs, ces derniers temps, à mettre la main sur un pirate, ne serait-ce qu’un petit.

Lirio avait en fait beaucoup de mal à présenter aux yeux des autres ses propres échecs. En tant que Sergent, c’était d’autant plus embarrassant. Qu’importe, songeait-elle, en essayant de regagner son calme. Elle avait pourtant l’esprit agité, malgré elle. Pour cette raison, elle s’octroya le droit de visiter un temple avant de se rendre à la réunion : cela l’aiderait à temporiser ses pensées.

Elle fit une longue prière et en sortant, elle croisa une Aspirale avec laquelle elle échangea quelques mots. Après une profonde expiration et les quelques minutes de marche qui la séparait de la Tour Mirage, Lirio se sentait mieux.
La réunion avait lieu dans un hangar, comme souvent. La seule chose que cela évoquait à la jeune métisse, c’était l’incompréhension des dirigeants : cela coûtait-ils trop cher de faire installer une salle de réunion, comme dans toute entreprise légitime, hum ?
Boah, au moins ils étaient tranquilles, c’était toujours mieux ça que la cour. Sur place, le Sergent Wolfram s’aperçut qu’elle n’était pas seule. Une autre recrue. Elle s’approcha mais il ne lui disait rien. Certes les rangs de la brigade étaient relativement peuplés et peut-être l’avait-elle déjà croisé au détour d’un couloir.

A sa rencontre, elle l’accueillit par un sourire, c’était ainsi : toutes ces nouvelles têtes, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir les connaître. Aimable, elle lança une conversation :
« Cela fait longtemps que vous attendez ? Je vois que nous sommes peu nombreux ! » Plaisanta t-elle. Les réunions, après tout, ne plaisaient à personne. Mais lorsqu’elle songea que le peu de monde plairait encore moins à Ekna, elle frissonna et ses doigts se contractèrent sur son bras. Elle décroisa ses derniers pour parler plus librement.
« Je n’arrive pas à vous resituer, cela fait longtemps que vous êtes sentinelle ? »

Sa mémoire n’était effectivement pas extraordinaire, mais elle compensait ses lacunes pour retenir le nom et la tête de ses effectifs par une sincère chaleur. Lui non plus, il ne lui en voudrait pas si elle l’avait oublié, si ?

Alors qu'une nouvelle friandise s'apprêtait à faire son splendide vol plané vers ses lèvres, Lohan sortit de sa rêverie lorsque la voix féminine vint heurter ses tympans habitués au silence. Le bille coloré s'en vint heurté le bout de son nez pour finir sa course dans la mâchoire de Pocky. Haussant un sourcil, son maître ne put que le regarder mâchouiller le présent involontaire : ce n'était pas de chance... Posant le chiot à ses côtés, le jeune homme finit par se résoudre à ne pas réitérer le risque de se voir démuni une fois de plus et reporta son attention dans la direction de la personne qui l'avait apostrophé. Elle n'avait pas tord : si personne ne venait, la chef allait probablement se mettre à hurler, à râler, grogner et faire les cent pas au sujet des imbéciles qui n'étaient jamais à l'heure pour les réunions. Lohan en savait quelque-chose puisqu'il s'était empressé d'arriver une heure plus tard lors de sa propre présentation à la Brigade... Fort heureusement, cela ne s'était soldé que par de brèves remontrances et la menace de le virer si jamais cela recommençait. Il avait encaissé ce coup dur avec un certain sérieux. Pour ce qui était d'appliquer, il faisait de son mieux. Aujourd'hui au moins, il n'aurait pas à essuyer de réprimandes puisqu'il était là : en vérité, il aurait seulement à supporter les nerfs qui auraient du être déchaînés sur les autres si jamais Ekna Aedh arrivait avant eux. Une sacrée prise de tête en somme, qui mériterait un franc raz le bol en sortant de ce hangar aux odeurs nauséabondes.

Lohan se prit à détailler un peu la jeune femme qui se présentait devant lui. Car oui, c'en était bien une malgré la profession à risques que cela impliquait : il fallait bien avouer que l'égalité des sexes était une chose respectée autant chez les Sentinelles que chez les Pirates d'ailleurs. Elle avait tout de même l'air un brin plus âgée que lui, plus expérimentée aussi. Après, il se trompait peut-être, qui pouvait bien savoir ce qui se cachait derrière ce visage souriant ? Le fait était qu'il ne la remettait pas non-plus. Il avait pourtant rencontré pas mal de personnes au fil du temps, mais son visage lui était inconnu. Tant mieux ! Cela lui donnerait l'occasion de faire connaissance avec ses collègues au fur et à mesure : retenir les noms était une tâche déjà bien assez compliquée dans ce boulot ! Ses lèvres se fendant à leur tour d'un sourire amical, le brun esquissa un salut militaire léger avant de se présenter :

- Lohan Lawford, je travaille ici depuis quatre mois.

Et en si peu de temps, autant dire qu'il n'avait pas eu à faire grand chose pour le moment. La seule chose qui l'avait marqué un temps soit peu avait été que les pirates n'étaient pas souvent attrapés dans le coin et que l'équipe manquait de motivation. Avec ces échecs permanents, ce n'était pas tellement étonnant que personne ne veuille plus s'y mettre à fond. Posant son coude contre un morceau de métal qui dépassait de l'appareil sur lequel il s'était installé, Lohan reprit donc la petite conversation entamée :

- Et vous êtes ?

Il allait devoir préparer correctement son cerveau encore dans son lit pour retenir correctement chaque identité. Celle-ci serait la première de la journée, aussi allait-il se montrer attentif afin d'y parvenir.

- Lohan Lawford, je travaille ici depuis quatre mois. Et vous êtes ?

Tenez ! Il ne savait même pas qui elle était ! (vraiment discrète, ce sergent !) Elle se sentit libérée d’un poids : elle pouvait prétendre n’importe quoi, il ne connaissait même pas son visage, c’était parfait. Un instant, elle songea à lui dire qu’elle n’était qu’une sentinelle, comme lui, et qu’elle venait d’arriver dans le milieu… mais on lui demanderait sûrement des comptes tout à l’heure, et quel exemple montrerait-elle si on la prenait à mentir outrageusement ?

Alors, elle se résigna à dire la vérité :
« Sergent Wolfram. Je macère dans nos eaux depuis un peu plus longtemps que vous, pour ainsi dire. Mais ça ne m’empêchera pas de vous demander si je peux vous en prendre un… » Dit-elle en lorgnant les friandise du soldat.

« Lawford dites-vous… Mes excuses, j’ai un mal fou à reconnaître tous les visages. Vous êtes sous les ordres de quel Sergent ? »

Après quoi, elle avisa un dragonfly sur lequel elle s’installa, histoire de ne pas attendre debout trop longtemps. Une fois bien assise, elle sortit un paquet de cigarettes et s’en alluma une. Une fois n’est pas coutume, comme on dit – cela lui permettait de se détendre un peu et de penser à autre chose qu’à la réunion. Elle tendit son paquet au jeune homme, pour lui signifier que s’il en voulait une, il le pouvait.
Elle sentait qu'elle arriverait bientôt à cours de discussion, pourtant, ça l'énervait trop d'attendre comme ça. Elle descendit aussitôt du vaisseau pour se rapprocher du jeune homme et le regarda dans les yeux, puis se lançant dans un monologue :

« Vous ne trouvez pas que ces réunions-là sont affreuses ? Je veux dire, après tout, de quoi allons-nous parler encore ! Ah, pour ma part, rien ne vaut le terrain. Je crois qu'attendre ici que tout le monde arrive n'est pas facile pour quelqu'un de mon sang. Malgré mon affiliation à l'eau, j'ai dû naître trop près des côtés et j'ai les globules qui font des bonds : ça ne sait pas se tenir tranquille là-dedans, ça bouillonne. Qu'en dites-vous ? En quatre mois vous n'êtes peut-être jamais parti en mission, mais j'espère pour vous qu'on vous a au moins bazarder en éclaireur dans un voyage ou un transfert d'information. Que vous avez pu tâter du terrain un peu, du sable, du vrai, entre les doigts et dans les chaussures. Car croyez-moi, il n'y a rien de mieux, rien de plus palpitant, rien de plus vrai. C'est pour ça qu'on s'engage dans la brigade, non ? Pour se battre, pour avoir le sentiment – palpable – d'écraser la menace que représente les pirates..! » Etrangement, elle sentait que son discours avait des failles, mais elle avait l'impression qu'il valait mieux commencer à s'échauffer la voix. C'était un art du mensonge qu'on apprenait au fil des ans – au fil des grades : broder. Ne sait point tricoter la vérité qui veut, c'est un des fils les plus revêches, un des plus retors.... quand on lui demanderait un rapport sur sa dernière mission ou encore une explication sur cette absence de prisonnier, il faudrait bien qu'elle invente non ? Allez, c'est ce que tout le monde fait après tout, arrondir les angles...

Eh bien, à ce moment-là, Lirio voyait juste les angles d'une façon très droite et s'appliquait à les polir intensément, histoire de passer du carré au rond...
« Enfin, mes excuses Lo...han, c'est ça ? Je suis impolie, je parle, je m'emporte, mais vous êtes peut-être pas de mon avis après tout. Qu'avez-vous fait jusqu'ici ? » Comme un chat qui aura chut, elle tentait plus ou moins de se rattraper, de lui laisser la parole pour éviter de débiter d'autres facéties farfelues. Pour l'heure, elle avait le sourcil levé et l'air intéressé par la réponse prochaine du jeune homme. Elle se mordait l'intérieur de la joue à défaut de ronger l'ongle du pouce qui butait contre sa lèvre. La fumée de sa cigarette s'échappait lentement et volait, doucement, discrètement vers le plafond pour s'y lover enfin. Elle osait espérait que dans cette position, debout et les bras croisés, elle arrivait à masquer tant bien que mal son stress toujours croissant. Mais sûrement elle était la seule à être dupe.

Tiens, tiens, tiens… Un ordre de réunion… Nanuk n‘aimait pas particulièrement les ordres de mission, en général il aimait faire les choses qu‘il choisissait. Généralement les ordres de réunion sont ennuyant à mourir, pour parler d’une chose ennuyante à mourir. Il aurait peut-être mieux fait de la laisser à Kalahan. De là où il était, il pouvait aisément la voir, la Tour Mirage. Qui ne la voyait pas de toute façon dans cette ville ? Malgré le fait que Nanuk ait rêvé d‘être sentinelle, ça ne fait pas de lui quelqu‘un d‘extrêmement consciencieux dans son travail. Au contraire, le jeune sang-mêlé était légèrement faignant, désintéressé et si peu assidue. D’ailleurs il jetait souvent les lettres qu’il recevait, si l’enveloppe n’était pas assez élégante ou pas assez intéressante pour être ouverte. Parfois il portait attention à ce qui était écrit, mais c’était plutôt rare. D’ailleurs il donnait certains papiers à Kalahan pour qu’il s’amuse à les ronger, les cacher ou les déchirer peu importe

C’est lentement mais sûrement, qu’il se rendait à cette réunion, qui s’annonçait fort ennuyante. La salle de réunion, si on pouvait l’appeler ainsi, était tellement moche et terne contrairement au beau couloir qui mène à elle. D’ailleurs, Nanuk s’était souvent perdu par ici pour profiter de la lumière du jour, quand il ne voulait pas aller dehors. Pourquoi ils faisaient toujours ça dans ces hangars puants ? Pourquoi se réunir au milieu des carcasses de divers vaisseaux. On avait franchement envie de faire autre chose là-dedans. Surtout pour voir Ekna leur lancer des ordres et murmurer si tendrement à leurs oreilles, des recommandations déplaisantes, le tout avec un air hautain et suprême …elle était chiante quoi.

Nanuk entra nonchalamment dans leur salle de fortune, faisant grincer à son tour le métal. Le jeune sang-mêlé n’avait pas spécialement fait attention à l’heure, mais il était étonné de voir si peu de monde dans le hangar. Est-ce que tout le monde s’était passé le mot pour arriver après ou ne pas venir ? Si c’était le cas, Nanuk était déçu de ne pas avoir été mit au parfum. C’était loin d’être sa première réunion, mais il n’avait pas souvent participé à un ordre de cette ampleur. Il n’aimait pas la foule, enfin ça dépendait de son humeur, mais il détestait ces regards sur lui. Très peu de monde connaissait sa vraie nature, il était « officiellement » humain, seuls ses yeux trahissaient sa véritable nature, mais il eu de la chance qu’ils soient rouge.. Il pouvait faire passer ça pour de l’albinisme… si ce n’en était pas vraiment. Enfin dans tout les cas, il avait dépassé le stade de la dépression quand on lui jetait des regards étranges… Puisqu’il mettait odieusement ça sur le dos de Kalahan lorsqu’il était avec lui.

En parlant de choses odieuses, il remarqua très vite son petit compagnon préféré: Lohan. Oh oui, c’était sa victime préférée, il l’avait remarqué depuis un moment. Il détestait se faire toucher et essayait toujours de frapper Nanuk quand il usait de ses mains. La sentinelle en jubilait d’avance. Lohan discutait avec une jeune femme que Nanuk reconnu assez vite, il n’y en avait pas beaucoup des jeunes filles métisses dans la brigade, ça ne pouvait être que Lirio… enfin le « Sergent Wolfram » comme il faut l’appeler parfois. Elle était plus vieille que lui et il se faisait un malin plaisir à le lui rappeler parfois. Aussi, Nanuk s’en alla passer le temps, en attendant que cette réunion commence. Il se cacha discrètement derrière son binôme et n’hésita pas un seul instant à utiliser ses mains baladeuses. Partant de ces hanches jusqu’à son torse, sur lequel il s’attarda, Nanuk se relevait tout doucement au rythme de ses mains.

« Hummmmmm Lohan… »

Dit-il d’un ton enjoué et mélodieux. Feignant déposer un baiser dans son cou, il fit un grand sourire:

« Que dirais-tu de te déshabiller ? Nous aussi on devrait faire une réunion extraordinaire, rien que nous deux, tu ne crois pas ? »

Il releva les yeux vers la jeune femme et lui fit un signe de salut:

« Bonjour, très cher sergent, toujours aussi ridée ? »

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