Suria
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 [Libre] Dansons sous la pluie.

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Norikoeru
*[ Habitant de Suria ]*

Norikoeru


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MessageSujet: [Libre] Dansons sous la pluie.   [Libre] Dansons sous la pluie. Icon_minitimeLun 28 Mar - 19:29

La fin de Mars apportait en théorie avec lui le retour de la chaleur, le printemps, l'éclosion des bourgeons nouveaux, le renouveau et la beauté des plantes. Un florilèges de tons vifs, de rose, vert, bleus et marrons liés étaient les caractéristiques de la période la plus poétique de l'année.

Une pluie dense s'abattait sans relâche sur la ville.
Depuis les premières heures du matin, de légères et nombreuses gouttes de pluies tombaient sans la moindre pitié sur Anthelima, qui, surplombée de lourds nuages, semblaient couverte d'un toit gris et voluptueux qui pleurait sur elle de mélancoliques larmes. Chez eux, les habitants restaient. Prostrés, maussades, immobiles, comme sensibles à la tristesse du ciel qui trempe et nettoie les rues dans son sombre oubli des saisons. Tout le jour durant, nul n'ose trahir par sa joie l'hymne larmoyante et céleste. Même les clients des bars sont moroses, et on ne trouve personne pour boire plus que de raison. Anthelima toute entière semblait engoncée dans la torpeur.
Peu à peu, les heures s'égrenaient sous l'intarissable flot des nuages, sans le moindre changement. Même le soleil, masqué dans sa course par les nuages, ne pouvait apporter le moindre repère à la ville.

Norikoeru avait été réveillée le matin même par le soudain déchainement pluvieux. Les yeux écarquillés par le contact froid et plutôt inopiné de l'eau sur sa joue, elle se leva rapidement et courut se mettre à l'abri sous le premier porche venu.
Une fois ses esprits revenus, elle se décida à chercher un abri plus confortable et s'élança en courant et s'abritant dès qu'elle le pouvait sous portiques, arbres, parasols, gouttières ou n'importe quelle chose pouvant retenir la pluie alors qu'elle avançait lentement vers un bar, qui avait l'air, à en juger par l'éclairage blafard qui filtrait de sa porte close, tout à fait miteux. Cela dit, Norikoeru n'avait pas vraiment le choix si elle souhaitait s'abriter rapidement, aussi, après plusieurs pénibles minutes à lutter contre la désagréable sensation de l'eau qui s'infiltrait dans son col et mouillait ses vêtements par capillarité sous ses survêtements imperméables, à la fois inutiles et protecteurs ; la jeune fille atteignit enfin sa cible, et poussa lentement la porte en plissant les narines sous le remugle qui l'assaillit.

Quand la porte se referma, le martèlement incessant de la pluie auquel Norikoeru s'était habituée cessa immédiatement. Quelques regards, dont celui du molosse humanoïde qui se trouvait derrière le comptoir, se tournèrent vers elle. Le silence était tellement pesant que la jeune femme frissonna au son de ses pas sur le parquet vermoulu de la bâtisse, tout en marchant, elle jeta un regard sur la salle et les cinq badauds qui y étaient répartis. Tous seuls. Elle arriva à proximité de l'armoire à glace qui devait servir de serveur et demanda en murmurant un verre de lait. Sans être réellement intimidée, elle ne se sentait pas le droit de briser la stase qui régnait sur la faible assemblée. Sous le regard pesant dudit serveur, et le sourire morose d'un client accoudé au comptoir, elle comprit clairement le message.

"Bon, d'accord, donnez-moi ce que vous voulez..."

Elle ne buvait pas vraiment d'alcool, mais visiblement ici le choix n'était pas très large. Le bouledogue posa devant elle une chope qui en profita pour déborder d'un contenu inconnu et visiblement peu ragoutant. Elle la saisit en frissonnant de dégout de par le contact désagréable de ses vêtements mouillés sur sa peau, sous ses sempiternels habits imperméables bleus et blancs. Dire qu'elle ne pouvait rien faire, faute de vêtements de rechange (ses derniers devaient gésir dans un ou un autre caniveau de la ville), et de chez-elle ; pour et où se changer.
Elle s'assit discrètement en faisant la moue à une table vide et branlante où elle posa sa chope après que la chaise n'ai crié sous son poids, pourtant léger. La jeune fille se décida à laisser passer sa journée ici, en bougeant le moins possible et priant pour que ses vêtements ne sèchent d'eux-même...

Voyant que le barman l'observait, elle porta lentement la boisson à son nez, et la sentit. L'odeur d'alcool agressa immédiatement ses narines, elle soupira, mais n'avait pas vraiment le choix. Elle devait consommer pour rester... Elle déglutit lentement, puis porta enfin la chope à ses lèvres, elle avala craintivement une gorgée du liquide. Immédiatement, elle sentit sa gorge et jusqu'à ses sinus agressés par l'acide éthanoïque de la boisson, et reposa brutalement la chope sur la table, la larme à l'œil en soufflant bruyamment. Le léger aboiement du molosse en forme de rire perturba un instant le silence, puis celui-ci revint, plus dense encore qu'auparavant. Elle lui lança un regard assassin, mais ne dit rien. Elle avait largement de quoi payer une nouvelle boisson moins forte, mais elle ne tenait pas à étendre ses relations avec l'aimable simulacre d'être humain. Elle se réinstalla confortablement sur sa chaise, prête à passer la journée ici si la pluie ne s'arrêtait pas.

Le temps passait, rythmé seulement par les allées et venues des clients, ainsi que le fracas de la pluie lorsque la porte s'ouvrait ou se refermait. Peu à peu, Norikoeru s'enfonçait elle aussi dans la torpeur ambiante. Sa chope se vidait à mesure qu'elle ne se forçait à en boire, mais c'était là son seul mouvement, et il était tellement peu fréquent qu'au bout de plusieurs heures, elle était encore au quart pleine (et ici le fait qu'elle voie le verre plein ne faisait pas état d'optimisme). Ce qui d'ailleurs ne semblait pas enchanter le gérant du pub, lequel regardait fixement sa cliente se tenir de moins en moins droit sur sa chaise alors qu'elle ne buvait presque rien. Habitué à des princes de la cuite, le cher gentleman éprouvait des difficultés à concevoir qu'une personne puisse ne pas supporter une seule chope bue à un si petit rythme.

En effet, la jeune fille distinguait de moins en moins bien les contours des objets en face d'elle. Elle plongeait peu à peu dans le sommeil alors que son champ de vision se voilait, conformément installée dans sa chaise, elle se sentait glisser peu à peu, parfaitement tranquille dans la moiteur tiède de ses vêtements presque secs. Elle tombait lentement, très lentement. Tiens ? Elle reculait même peu à peu. Oui, elle reculait clairement... Elle voyait peu à peu la table s'éloigner... Puis elle sentit sous elle le sol battre ses jambes, mais la sensation était très atténuée ; comme si elle arrivait à quelqu'un d'autre. Elle sentait aussi quelque chose dans le cou, maintenant qu'elle y pensait, et puis comme un bruit lointain aussi... Comme un battement, ou peut-être un roulement... Quelque chose de répétitif très court, mais infini... Un son, loint...

"AAAAAAAAAAAAAAAH !"

Le hurlement qu'elle poussa, ainsi que l'eau glacée qui ruisselait sur sa tête et le fracas de la pluie, la rappelèrent brusquement à la réalité. Elle se retrouva subitement allongée sur le ventre, le nez dans ce qui s'était transformé pendant la journée de simple rue à petite rizière, un mal de crâne terrible sillonnant ses synapses. Le cri qu'elle poussa suffit d'ailleurs à lui faire fermer les yeux de toutes ses forces. Allongée dans la boue, les vêtements entièrement trempés en quelques secondes, alors qu'un froid terrible l'assaillait partout sur sa peau, Norikoeru avait beaucoup de mal à rassembler ses esprits. N'envisageant pas de se lever dans l'état actuel des choses, elle se demanda d'abord ce qui lui était arrivé. De toute évidence, elle avait été jetée dehors par le molosse, pour une raison ou une autre, probablement parce qu'elle ne consommait pas assez. Elle attendit plusieurs seconde de plus, afin de recouvrer sa lucidité. Elle en profita d'ailleurs pour remarquer que la densité de la pluie était telle qu'elle ne voyait pas plus de cinq mètres devant elle... À présent, il lui restait à savoir ce qu'elle allait faire. Elle se força à se lever peu à peu en s'appuyant au sol. Elle se retrouva à genoux, fit une pause pour ménager son cerveau douloureux puis se redressa finalement sur ses deux pieds. La tête lui tournait légèrement, mais "heureusement" la pluie était là pour calmer la chaleur qui y régnait. Toujours était-il qu'exception faite de cet endroit, la jeune fille mourrait de froid, grelottait, tremblait des pieds aux dents et, pour parfaire le tableau, ne savait où aller pour se réchauffer... Elle s'appuya sur un mur d'une main, en enserrant son front de l'autre, fouillant son cortex endolori à la recherche d'une idée.
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