Bureau de Mael-Morgan Anzu - [P.V]

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Contrairement à d'habitude ce n'est pas sa tête qui la lancine à coup de migraines aiguës et assommantes, cette fois si ce sont ses mains, meurtries pas la fraicheur nocturne qui plane sur une Anthélima endormie. Mais bon, qui aurait l'idée saugrenue d'aller escalader l'immense Tour Mirage, siège du conseil et placée sous haute surveillance de la Sentinelle en pleine nuit !? Enfin...escalader n'est pas tout à fait le mot, pour ainsi dire, il suffit de trouver un point d'une bonne hauteur à proximité de la tour et de trafiquer un peu ses Air Trecks à coup de pièce détachée. Les AT's de Mana on d'ailleurs beaucoup perdues en puissance dans cette quête désespérée de la pièce parfaite...qui finalement à était dénichée à grande peine. Ce sont des roues bien plus aérodynamiques que les roues standards du marché légal. Et elles ont permit à Mana d'exécuter le plus grand saut qu'elle est jamais fait en cette nuit hivernale. Cette dernière se trouve d'ailleurs sur l'un des arches qui maintiennent la structure de la tour bien en place. Son éternel manteau noir est soigneusement boutonné jusque sur son nez, et ses mains gantées pour éviter que ses doigts ne gèlent. Son saut n'a rien de prodigieux, mais il lui a simplifié la tâche, elle ne se trouve plus qu'a une dizaine de mètres de hauteur de son but. Un balcon, discret dans la structure de l'immense tour du Conseil. Il ne lui reste plus qu'a grimper, l’une des multiples étapes de ce plan complètement surréaliste et qui est en passe d'aboutir. C'est un gros coup, et à la moindre erreur il lui coutera bien plus qu'un simple allé pour la prison la plus proche. Elle s'attèle à sa tâche, non s'en mal, mais après tout, c'est son job de faire son possible pour piller, voler et faire chanter les plus riches. Il n’aurait pas était plus simple de pénétrer à l’intérieur de la grande structure, et des semaines d’observation aurait était nécessaire afin de pouvoir avoir une idée approximative des rondes effectuées par les Sentinelles. A bout de bras elle parvient au prix de longues minutes à atteindre la rambarde du balcon tant espérée. Et ce n’est pas avec l’agilité d’Arsène Lupin qu’elle réussit à exécuter une de ses contorsions horribles qui lui permettent de s’y hisser non sans mal. Enfin, le principal est là : derrière la baie vitrée se trouve la chaleur accueillante d’un bureau remplit de trésors de valeurs. Mana retire ses gants en grimaçant au contact du métal froid qui cercle l’ultime serrure.

- Va donc ma jolie, dit moi un mot gentil…

Elle est capitonnée et résistante. Bel accueil pour la visiteuse en quête de chaleur réconfortante. Elle acharne une clef passe-partout sur le mécanisme, rien à faire, elle lui résiste avec obstination. Mana grince des dents et retire la clef de la serrure, la rangeant dans la doublure de sont manteau nuit.

- Quel sal caractère, on dirait moi, j’te jure…

Elle fouille un peu dans ses poches et finit par en sortir victorieuse les deux fameuse aiguilles de l’horloge montée à l’envers, qu’elle s’efforce d’introduire dans le trou de la serrure grincheuse. Toujours rien, elle tourne, retourne, avec acharnement les aiguilles dans des cliquetis meurtriers, sa hargne crescendo, ne voulant pas s’avouer vaincue si vite.

- Roger, je rectifie, tu es une des pires teignes que je n’ai jamais rencontrée. Tu l’auras mérité.

Ses doigts prennent une couleur légèrement bleutée et inquiétante, elle s’empresse de remettre ses gants et avec cet air impassible qu’elle réserve au moment tragique elle dégaine le Crimson Dog, soigneusement pendu à sa ceinture sans en ôter la sécurité avant de le pointe vers la serrure, qui semble frémir sous la menace.

Clic.

Les mains de Mana recommence à trembler sous l’effet de la rage. Et c’est dans un effort colossal qu’elle rengaine son arme à l’intérieur de son manteau, le doigt caressant toujours la détente. Les gonds bien huilés de la baie vitrée coulissent en silence sous une simple impulsion de la jeune femme. Celle-ci couvre sa chevelure décolorée de la capuche noire de son manteau afin de se fondre dans le décor, ôtant ses AT’s qu’elle laisse choir sur le balcon. Elle les récupérera plus tard. C’est donc pieds nus qu’elle se glisse dans e bureau chaleureusement aménagé. Le parquet non plus ne grince pas, il est d’excellente qualité, et les tuyaux de plomberie semblent passer au dessous à en juger par la chaleur qu’il dégage. Elle considère le grand tapis qui s’étale à ses pieds d’un œil soupçonneux et finit par le contourner en silence, poursuivant son exploration. Ses prunelles pourpres s’échauffent, fixant sans peine les objets qui trônent sur les étagères. Ce bureau est étrange, comme-ci il reflétait la personnalité de son occupant. Les yeux de la jeune femme s’arrête sur une magnifique montre à gousset ouvragée avec soin, au dos de laquelle sont gravés les initiales de son propriétaire.

‘ M.M.A’

Elle la caresse du bout des doigts, comme un collectionneur devant une pièce rare, son regard brille d’avidité, mais elle se ressaisit à l’évocation d’un souvenir particulièrement douloureux.
Cette petite montre, tourne à l’envers, elle est cassée…comme…
Elle la repose délicatement et jette son dévolue sur un somptueux flacon de verre soufflé d’après des techniques elfiques à en juger par son éclat. D’une main experte elle l’enfouit dans l’une de ses poches intérieures et pivote vers un pan de mur qui semble destinée à une collection impressionnante de livres anciens probablement Ante Grande Guerre. Elle laisse vagabonder ses doigts un peu partout devant cette grande bibliothèque, soufflant sur les ouvrages, tâtant la moindre reliure…jusqu’à se figer dans un silence complet. Un léger soupir se fait entendre, glaçant le sang de la criminelle.

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Le soleil s'évanouissait derrière la ligne d'horizon, à des milles du jeune homme posté face à la baie vitrée. Un stylo dans la bouche, il parcourait encore et encore les lignes dactylographiées. Ses doigts fatigués glissaient sur le papier glacé de la liasse de feuilles. Tout à coup, il posa cette dernière sur la table basse à côté de lui, avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire. Il s'étira, poings fermés. "Assez travaillé pour aujourd'hui", pensa-t-il. Encore une journée passée le nez plongé dans ses dossiers. Et comme il n'avait pas réussi à porter ses toutes nouvelles lunettes, qui lui donnaient immédiatement le vertige, il avait maintenant les yeux qui le piquaient.
Chaussé de ses confortables chaussons molletonnés, Mael alla dévaliser les maigres provisions du petit frigo qu'il avait fait installé. Un sandwich à la main, il alla s'emparer d'une couverture rangée dans un tiroir. Un bâton d'encens achevait de se consumer, à côté de la bibliothèque. Lorsque la lumière s'éteignit, on ne voyait plus nettement qu'un petit point rougeoyant.

*
* *

Le vent cruel expatriait les nuages, dont la course effrénée au-dessus de la Tour ne laissait passer la lumière de la lune que de brefs instants. La lueur argentée éclaboussait alors le balcon, giclait sur les meubles intérieurs, avant de s'évanouir en une fraction de seconde.
L'espace d'un flash, la silhouette du jeune homme apparut, étendue sur le canapé, en retrait contre un mur. Un bras dépassait de la couverture pour servir d'appui à la tête de Mael.
A l'extérieur, sur le balcon, un bruit creva le silence absolu.
Il en aurait fallu davantage pour tirer Mael du sommeil s'il avait eu la chance d'être parvenu à s'endormir tout à fait. A sa grande chance, une douleur oculaire croissante l'avait fait se tourner et se retourner sur le sofa. Ainsi était-il totalement empâté et bougon lorsqu'il entrouvrit une paupière.
La fente verticale s'agrandit vaguement, jusqu'à ce qu'il puisse distinguer une tranche de tapis ainsi que le pied de la lampe. Waw, passionnant. Il bailla sans bruit. Quelle heure pouvait-il bien être ? Il n'eut pas besoin d'explorer sa poche pour savoir qu'il avait oublié sa montre sur le bureau. Quelle crasse.
Sans bruit, il se redressa sur les coussins, avant de se lever. Ses chaussettes avaient glissé dans son sommeil (étaient-ce avec elles qu'il s'était débattu lorsqu'il avait rêvé qu'il se faisait dévorer les pieds ?) mais il était entièrement vêtu, même si sa chemise en avait pris un coup, froissée comme elle était.
A pas lents, il prit la direction du bureau. Il tira la chaise, avant de se laisser tomber dessus comme un sac. A cet instant précis, un coup de klaxon retentissait avec force, vingt étages plus bas, dans la rue. Quelques secondes s'écoulèrent. Dans le noir complet, Mael ne trouvait pas... Le vent tira le rideau. L'attention du jeune garçon fut alors attirée par quelque chose, une silhouette tout au fond de la pièce.
Il battit des cils. Rêvait-il ? Le plus doucement du monde, il décrocha le combiné. Sa main devant son visage, il murmura quelques mots à l'adresse de son interlocuteur, probablement aussi vif et alerte que lui.
Puis il raccrocha.

Il se tenait à peine quelques pas derrière elle. Quoique, "tenait" devait être un bien grand mot pour le garçon vacillant. Dormir, dormir, voici ce que lui susurraient ses muscles cotonneux. Quelques secondes durant, il observa la jeune femme. Il ne pouvait rien faire, il aurait mieux fait de se planquer, en attendant. Mais il n'aurait pas pu ; il voulait savoir ce qui l'avait amenée là, et pourquoi.
Il inspira plus profondément. Il ne fallut pas une seconde à l'intruse pour tourner la tête en sa direction.

« Cette fiole appartenait à un ami de ma mère, un gitan. Je ne sais pas si vous pourriez en tirer un bien grand prix... »

Il se passa la main dans les cheveux, gêné. Il essaya d'esquisser un sourire. Qu'allait-elle faire, maintenant ? Le frapper pour poursuivre, ou quitter les lieux sur-le-champ ? Ce n'est qu'à cet instant qu'il remarque l'arme. Cela le glaça ; il détestait.

« ... »

Il réfléchissait à toute allure. Lovées au dernier étage de la bibliothèque, il y avait deux petites créatures endormies. Mael n'avait absolument pas envie que la femme remarque le petit singe, d'une grande rareté - et par conséquent fort cher.
Ceci dit, les intentions de cette dernière avaient quelque chose de rassurant, puisqu'elle semblait n'être venue que pour voler de objets de valeur. En effet, si elle avait convoité les paperasses, ou bien Anzu, ç'aurait été autrement plus ennuyeux.
Sûrement n'était-elle pas de bien grande envergure...

Invité

La volte face silencieuse de Mana, accompagnée du léger bruissement de son manteau lui donnait des allures fantomatiques. Sa main était toujours refermée sur la précieuse petite fiole, son sang affluait à ses joues avec une vitesse surprenante, sous la décharge de l’adrénaline. De l’autre main elle dégainée déjà, pour la seconde fois cette nuit son arme, visant du canon sans mal la svelte silhouette qui se dressait à présent devant elle. Son regard vermeil glissa une dernière fois sur la bibliothèque avant de s’abattre sans faille sur l’inconnu. Elle serra tellement fort ses doigts autour du Crimson que ses jointures semblait sur le point de déchirer la peau qui les recouvrait. La plante de ses pieds commencée à lui faire mal, statufiée devant le témoin du délit. Elle grinça des dents en réalisant que ses maigres espoirs de filer avec un joli butin étaient épuisées. Car même si cet homme n’avait pas la carrure pour la contrer elle venait d’entre apercevoir à l’aide de ses pupilles le combiné du téléphone pendant lamentablement dans le vide. A partir de maintenant il ne lui restait qu’une seule chance de sauver sa peau, et ça n’était qu’une question de minutes voir de secondes. Le temps de se glisser jusqu’à l’entrebâillement de la baie vitrée, d’enfiler à nouveau ses Air Trecks et de sauter directement du balcon, cela était physiquement impossible.

« Cette fiole appartenait à un ami de ma mère, un gitan. Je ne sais pas si vous pourriez en tirer un bien grand prix... »

L’inconnu paru prendre un air quelque peu gêné, mais résigné en passant furtivement la main dans ses cheveux en bataille. Pas bien méchant à première vue, Mana l’avisa de haut en bas, même si sa vision nocturne ne lui permettait pas de voir les couleurs elle pu situer approximativement l’âge de la silhouette. Puisqu’elle c’était grillée, autant le faire jusqu’au bout. Elle ôta sa capuche, une petite expression moqueuse au coin des lèvres.

« Ce qui compte dans un objet ça n’est pas sa valeur mais plutôt les sentiments que l’on y met. Le prix dépend du niveau des négociants, c’est tout. Avec cette fiole, je peux faire beaucoup plus que récolter quelques misérables Myrs pour payer mon pain… »

Elle laissa sa phrase en suspension, comme pour ne pas tourmenter d’avantage le pauvre homme. Il avisait à présent son arme comme si elle le débectait plus que toute autre chose.
Mana partie d’un léger rire nerveux, qui fut vite engloutit par le silence pesant. Elle avait la nette impression d’avoir entraperçu dans se regard glacé d’effrois une partie d’elle-même.
Impression inavouable. Elle détourna le regard, se désintéressant de l’individu à qui semblai appartenir ce luxueux bureau.

« Bon, quand arriveront-ils !? »

Elle mimait ironiquement une Mana en proie à l’impatience, tandis que dans sa tête la peur s’installer en prenant ses aises, tentant de garder un air détaché. Ses yeux papillonnèrent encore un peu aux alentours, avant de repérer enfin la montre à gousset cassée, et de reprendre le fil de leur pas vagabonds dans l’espace du bureau, pour déceler du coin de l’œil, deux minuscules masses de fourrures soyeuses lovées dans la bibliothèque, au beau milieu des parchemins... qu’elle feint d’ignorer avec habileté. Elle connaissait sa valeur exacte, ce singe, était un mois de loyer.

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